L’énergie solaire se développe dans le monde entier, notamment en Syrie. Lorsque vous traversez le pays, vous pouvez ainsi voir de nombreux panneaux photovoltaïques installés dans des champs, sur les toits terrasse dans les villes ou encore près des campements de fortune. Une révolution qui n’est pas sans plaire aux professionnels profondément engagés dans l’énergie solaire, à l’image d’Alpes Energies Nouvelles.

Des panneaux photovoltaïques au service d’une coopérative

L’énergie solaire est une énergie dite « propre » qui s’impose peu à peu face aux enjeux environnementaux qui nécessitent l’engagement de tous. Mais elle est également une alternative dans les pays en guerre.

En Syrie, Khaled Moustafa est un agriculteur installé dans le nord-ouest du pays au cœur du village de Killi. Il a succombé aux atouts des panneaux photovoltaïques à savoir leur performance mais aussi leur aspect économique. Il explique en effet qu’auparavant « on utilisait des générateurs fonctionnant au diesel, mais c’était un calvaire avec les pénuries et la hausse des prix: on a opté pour l’énergie solaire ».

Il a ainsi créé une coopérative qui rassemble une vingtaine d’agriculteurs de sa région. Il investit alors environ 4 000 dollars afin d’acquérir 200 panneaux solaires puis les installe avec des structures métalliques permettant aux panneaux de suivre la trajectoire du soleil.

Son installation lui permet de faire fonctionner les pompes d’irrigation mais aussi d’arroser près de trois hectares de la coopérative. Les agriculteurs peuvent également puiser l’eau d’un puits qui est ensuite revendue au village.

Un réseau électrique dévasté propice à l’utilisation de l’énergie solaire

Khaled Moustafa, convaincu de l’utilité des panneaux photovoltaïques, déclare que « même si le réseau électrique est rétabli, l’énergie solaire restera moins chère ».

Il faut en effet rappeler que la Syrie est au cœur d’une guerre depuis 2011 qui a de nombreuses répercussions sur ses habitants mais aussi sur le réseau électrique. C’est pourquoi les locaux ont dû s’adapter et faire appel à des générateurs, soit installés à domicile, soit utilisés depuis des quartiers prospères. Toutefois, cette alternative reste complexe pour bon nombre de Syriens au vu du coût du carburant de plus en plus onéreux du fait de la pénurie.

Le bureau pour la Syrie du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a ainsi constaté que « depuis que les affrontements armés ont diminué et que la plupart du pays est plus stable, la production d’énergie solaire a augmenté », et ce, dans l’ensemble du pays. Les experts expliquent à ce sujet que l’énergie solaire représente « une alternative viable dans le contexte syrien », d’autant plus dans ce contexte où le réseau électrique est détruit et que « pas moins de 90% des Syriens n’ont pas accès à une alimentation électrique stable et continue ».

Si l’électricité solaire sert désormais les habitants de la Syrie ainsi que ses agriculteurs, elle est également utilisée au sein des institutions publiques, comme les universités et les hôpitaux. La vente de panneaux photovoltaïques aurait ainsi augmenté en Syrie de 300 % entre 2018 et 2021.