Vous avez bien lu : les légumes pourris du marché de Rungis nourrissent désormais les terres de la plaine Montjean. C’est lors de la semaine du compost qu’a été dévoilé un prototype de broyeur à grande capacité, conçu par la startup Upcycle pour faciliter le compostage. Depuis quelques mois maintenant, ce concept est testé sur le marché de Rungis afin de nourrir les terres agricoles de la plaine Montjean. Plus d’infos dans la suite !
BRM 1000, un broyeur signé Upcycle
Unique en son genre, le broyeur conçu par Upcycle est capable d’engloutir, rapidement qui plus est, des caisses entières de bananes trop mûres, d’aubergines fanées ou encore de pommes de terre germées. Depuis sa création en 2011, la startup française s’engage à valoriser les déchets. A l’origine, cette entreprise innovante dans le domaine de l’économie circulaire avait ouvert des champignonnières au MIN de Rungis pour cultiver des pleurotes à partir de marc de café. Aujourd’hui, la startup, dont le siège social est situé à Versailles et qui possède des bureaux au Cresco de Saint-Mandé, propose des solutions de compostage telles que des bornes sécurisées d’apport volontaire de compost un peu partout en France.
Upcycle a par ailleurs œuvré à faciliter le processus de compostage, en concevant un broyeur-mélangeur en amont, connecté à des conteneurs de compost. Baptisé BRM 1000, pour broyeur remueur mélangeur, ce nouveau concept est doté d’une cuve de 1 000 litres. Concrètement, il est capable de mélanger simultanément des caisses et des biodéchets, d’accepter des noyaux de mangue et des artichauts, et de produire une matière idéale pour le compostage. Pour rappel, cela fait plusieurs mois maintenant que la machine est testée à Rungis après avoir été inaugurée par Stéphane Layani, Président du Marché de Rungis.
Broyage et tri
Afin de mener à bien son projet test, Upcycle a joint ses efforts à l’Andes (Association nationale des épiceries solidaires), qui dispose des Potagers de Marianne, un chantier d’insertion sur place recyclant les invendus au profit de l’aide alimentaire. Le partenaire de la startup a ajouté une étape cruciale au processus, le tri, permettant ainsi de séparer les fruits et légumes bons pour la consommation humaine de ceux à composter. A ce propos, le directeur du chantier d’insertion des Potagers de Marianne, Nathan Bardin, explique : « Avant, nous n’acceptions que les beaux invendus pour alimenter notre réseau d’épiceries solidaires. Maintenant, nous pouvons aussi valoriser les mauvais invendus. Le tri nous permet d’être plus flexibles vis-à-vis des grossistes et de les encourager à nous donner davantage ».
En tout et pour tout, ce tout nouveau broyeur signé Upcycle a une capacité de traitement de 160 kg de biodéchets par jour, sa cuve se vidant au fur et à mesure dans le composteur électromécanique. Par la suite, les biodéchets sont dégradés par des bactéries thermophiles pendant une quinzaine de jours, pour ensuite être placés dans des caisses pour maturation du compost, une étape qui dure 8 semaines. Le tout, au profit de la plaine agricole de Montjean, qui récupère l’engrais en fin de cycle. Un cycle parfait pour assurer la mise en place d’autres projets comme celui d’Agoralim et pour soutenir tout un écosystème d’agriculture périurbaine pour nourrir Paris.