L’art écologique, ça vous dit quelque chose ? Si oui, on ne vous apprend probablement rien en vous disant que ce courant artistique ne cesse de gagner en popularité depuis un certain moment. Coïncidant avec une prise de conscience mondiale quant aux enjeux environnementaux de notre planète, l’art écolo associe avec brio esthétique, esprit poétique et activisme. Envie d’en savoir plus ? Le point sur le sujet avec Dan Bloch.

Une brève histoire de l’art écologique

C’est dans le pays de l’Oncle Sam, vers la fin des années 60, qu’est né le concept d’art écologique. Ayant pour pionniers Newton, Nancy Holt et Alan Sonfist, entre autres, ce courant artistique a posé pied en Europe près de douze ans plus tard. Sa première manifestation rentre dans le cadre d’une vaste opération de plantations d’arbres, orchestrée par Joseph Bueys.

Quand on lui demande de donner sa propre perception de l’art écologique, Bénédicte Ramade, historienne de l’art et passionnée des questions environnementales, précise : « Si les approches sont presque aussi variées que les cas écologiques qu’elles défendent ou dénoncent, les modes opératoires sont clairement identifiables : illustrer pour informer, agir pour réparer, élaborer des actions symboliques pour sensibiliser, protester, culpabiliser, accuser, documenter, dénoncer ».

Helen Evans, membre du collectif d’artistes HeHe, déplore quant à elle les difficultés auxquelles les scientifiques font face pour sensibiliser les populations. Elle estime que l’art écologique a un rôle à jouer dans ce sens ! Lauranne Germond conclut en disant que le besoin se fait de plus en plus sentir d’artistes dits « écologiques » et qui ont de véritables prises de positions politiques à l’égard des causes environnementales.

Un courant propulsé par les effets Post-pandémie

Tous les amateurs d’art et de culture vous le diront : l’art écologique n’a entamé son ascension qu’après la fin de la pandémie de la Covid-19. Lauranne Germond, cofondatrice et directrice de Coal Art et écologie qualifie l’émergence de ce courant artistique de « petite révolution ». Une révolution qui, selon elle, se matérialise notamment par un nombre plus important d’expositions, de conférences et de publications consacrées à cette thématique. Mme Germond se félicite aussi de la présence d’associations comme Printemps Bruyant et Le Consulat, qui militent pour un changement écologique et social.

Un été 2023 très vibrant

Pour les amateurs d’art écologique, l’été 2023 s’annonce sous les meilleurs auspices. En effet, plusieurs expositions sont au rendez-vous ! Citons notamment la tournée de l’artiste Eva Jospin, qui va l’amener à Avignon, Bâle et Bruxelles. A la Cité des Sciences et de l’Industrie, c’est une conférence sur la décarbonisation de la société qui aura lieu. Tandis que La Fondation Carmignac a invité une belle sélection d’artistes comme Miquel Barcelo, Peter Doig… De manière générale, on peut affirmer que l’art écologique occupe désormais le devant de la scène. Une dynamique positive qui s’explique selon Lauranne Germond par une réelle prise de conscience écolo ainsi que les failles recensées dans notre modèle de développement.