Saviez-vous que le gaspillage alimentaire concerne près du tiers de la nourriture produite dans le monde ? Eh bien c’est le cas, et ça ne fait qu’augmenter. Pourtant, le zéro déchet en cuisine, c’est tout à fait possible. Ce n’est certes pas facile à mettre en place, mais c’est possible. En cuisine, comme un peu partout, la règle du « rien ne se perd, tout se transforme » s’applique. Et lorsqu’on remonte le fil de l’histoire, on s’aperçoit que l’association cuisine – déchet est une chose de la modernité. Jadis, il n’y avait pas d’emballages (l’association Que Choisir chiffre les emballages utilisés par les Français à 90 milliards chaque année), mais plutôt des épluchures, des peaux et des os qui étaient réservés à d’autres usages.
Zéro déchet en cuisine, de quoi parle-t-on ?
Quand on parle de zéro déchet en cuisine, cela concerne principalement les emballages et la limitation du gaspillage des aliments. Force est de constater qu’aujourd’hui, il reste pas mal de chemin à parcourir à ce niveau. Ce sont près de 26 millions de tonnes de déchets plastiques qui sont produits, dont 60% sont des emballages. La bonne nouvelle est que les Français prennent désormais conscience des dangers que cela représente. En effet, selon un sondage Citeo, les Français sont 65% à préférer acheter des produits en vrac ou moins emballés pour réduire les déchets en cuisine.
Et le gaspillage alimentaire dans tout ça ?
C’est l’un des axes du zéro déchet en cuisine. De la même manière qu’on peut faire sans les emballages, il est possible de limiter le gaspillage alimentaire, estimé à plus de 10 millions de tonnes par an en France. Dans le monde, plus de 1,3 milliard de tonnes d’aliments sont jetés à la poubelle, alors que des pans entiers des populations africaines souffrent de malnutrition, voire de famine. Le gaspillage alimentaire a également un impact écologique important, notamment au niveau de l’épuisement des ressources naturelles, et un impact économique chiffré à 16 milliards d’euros en France. Heureusement, des voix s’élèvent en Hexagone pour promouvoir la culture du zéro déchet en cuisine, comme Hugues Lallemand et Thierry Marx. Ce dernier, pour qui la nature ne produit pas de déchets, milite activement pour limiter le gaspillage alimentaire en inventant la notion de « co-produit ». Une notion qui tend à considérer les déchets (épluchures, peaux, os, arêtes…) comme des produits à part entière, qu’on peut réserver à d’autres usages comme on le ferait pour obtenir un bouillon à partir d’épluchures de carottes, riches en cellulose et en saveurs.