Un rapport, commandé par Arla Foods, une coopérative internationale basée à Aarhus au Danemark, et réalisé par l’Institut pour la politique environnementale européenne (IEEP), a analysé les obstacles et les développements de l’industrie laitière européenne. Le rapport indique qu’il est urgent de poursuivre la collaboration intersectorielle afin que l’industrie laitière se développe de manière durable et éthique. Plus de détails dans la suite.

Le secteur laitier révélateur du retard de l’UE en matière de durabilité

« Les conclusions scientifiques sont sans équivoque : des défis urgents nous attendent », a écrit Céline Charveriat, directrice exécutive de l’IEEP, dans les avant-propos du rapport. « Les dernières données de l’Agence européenne pour l’environnement montrent que l’Union européenne est en retard sur presque tous ses objectifs en matière d’environnement et de durabilité. Pour que l’Europe devienne un continent durable, respectueux du climat et qui reste dans les limites de la planète, nous devons mettre en œuvre de profonds changements systémiques, et le faire rapidement ».
L’UE a besoin de toute urgence d’un nouveau plan ambitieux pour lutter contre le changement climatique, la pollution, la perte de biodiversité et la surconsommation. La première grande annonce politique de la nouvelle Commission, le « Green Deal », qui commence à répondre à cette urgence est porteuse d’un message important. Le secteur alimentaire est au centre de ce message, et le secteur laitier, en particulier. Représentant plus de 12 % de la production agricole totale de l’UE, la production laitière est le deuxième secteur agricole de l’Union. Mais aujourd’hui, elle est confrontée à de nombreux défis interdépendants dans les trois piliers de la durabilité : économique, social et environnemental.

Le secteur laitier peut apporter des changements profonds… mais ils ne suffiront pas »

L’IEEP a été contacté par Arla Foods pour mener une étude sur la manière dont le secteur laitier européen pourrait devenir plus durable. Le rapport va au-delà de la simple vérification des faits et vise à fournir des solutions et des pistes possibles pour tous les acteurs impliqués dans la chaîne de valeur.
« Le secteur laitier lui-même peut apporter des changements profonds et nécessaires mais, à eux seuls, ceux-ci ne suffiront pas : les décideurs politiques, la société civile, les consommateurs et d’autres acteurs devront également devenir les moteurs de la transition. Dans le contexte du « Green Deal » et de la prochaine stratégie « de la ferme à la table », nous espérons que nos constatations et conclusions contribueront au débat et, surtout, qu’elles conduiront à des décisions fondées sur des données probantes, dont le besoin est si urgent », a poursuivi Mme Charveriat.
Les principales conclusions du rapport sont les suivantes :

  • Les normes relatives au bien-être des animaux et à la transparence de la production doivent être renforcées ;
  • Les produits dont la qualité et la valeur augmentent grâce à l’amélioration de la production durable et éthique devraient être récompensés plutôt que pénalisés ;
  • Les jeunes devraient être davantage incités à participer aux programmes d’élevage laitier ;
  • L’étiquetage et les informations doivent être normalisés afin que les consommateurs puissent prendre des décisions éclairées en matière d’alimentation et de consommation.