Avant de mettre votre ancien appareil numérique à la poubelle (PC, smartphone, tablette…) pour en acheter un neuf, gardez à l’esprit qu’au-delà de l’aspect financier, ce geste a aussi un coût pour l’environnement. On fait le point.
Lutter contre l’obsolescence programmée
C’est tout l’objet de la loi anti-gaspi promulguée en février 2020, ou loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire). Sa priorité ? Lutter contre l’obsolescence programmée des appareils électriques, électroniques et électroménagers. Cette loi a donné lieu à un certain nombre d’avancées non négligeables, au premier rang desquels l’obligation faite aux constructeurs de mettre à disposition des consommateurs des pièces détachées pour une durée de 5 ans, à compter de la date de mise sur le marché du produit concerné. En outre, la loi a aussi prévu la mise en place d’un fonds de réparation, à partir du 15 décembre 2022, pour favoriser la réparation en lieu et place du rachat des équipements numériques neufs. Sans oublier l’indice de réparabilité sur les appareils numériques, mis en place le 1er janvier. Cet indice deviendra « indice de durabilité » à compter du 1er janvier 2024.
Vous l’aurez compris, la loi anti-gaspi a posé le cadre du reconditionnement et du réemploi des équipements numériques. De plus, un décret en date du 9 mars 2021 a introduit une nouvelle obligation aux commandes publiques : la part minimale de matériel informatique issu de la réutilisation ou du réemploi doit être de 20 %. Cette obligation concerne à la fois l’Etat, les groupements de collectivités territoriales et les collectivités territoriales, du point de vue du renouvellement des équipements numériques (ordinateurs de bureau, ordinateurs portables, accessoires informatiques…).
Numérique : quel impact environnemental ?
4 %, c’est le taux d’émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) attribué au numérique. Dans le détail, près du quart de ces émissions est issu des data centers, contre 28 % pour les infrastructures réseau et un peu moins de 50 % pour les équipements des consommateurs. Selon les dernières estimations, le nombre d’objets connectés devrait atteindre les 46 milliards à l’horizon 2030 (contre 15 milliards en 2018). Il est utile ici de noter que les trois quarts de ces émissions sont attribuées à la fabrication des appareils, car il faut savoir que le numérique mobilise beaucoup de ressources, notamment en eau et en matières à extraire, mais aussi à transporter. Dans le détail, on parle de près de 8 millions de m3 d’eau douce par an dans le monde.
Pour ne rien arranger, notez qu’un smartphone est composé en majorité de métaux ferreux et non ferreux, à hauteur de 85 % (zinc, cuivre, aluminium…), mais aussi de métaux précieux (0,5 %) et d’autres substances telles que le carbone, le cobalt, le magnésium et le lithium. Rappelons, au risque de nous répéter, que les experts estiment le nombre d’objets connectés à 46 milliards en 2030. Enfin, il faut savoir qu’environ 10 milliards de mails sont échangés par heure dans le monde. Selon Hexamobile avis, c’est ce qui explique, en partie, l’impact environnemental des data centers.