Est-ce une utopie de vouloir une agriculture durable, plus respectueuse de la faune et de la flore, tout en répondant aux besoins économiques et alimentaires ? Pas depuis qu’existe le concept d’agroécologie, terme désignant les pratiques agricoles qui lient l’agronomie et l’écologie. Quels sont les principes de ce modèle ? La réponse avec Cheritel.

Biodiversité et réduction de l’empreinte environnementale

Le premier grand principe de l’agroécologie consiste à réduire l’empreinte environnementale et à tenir compte de la biodiversité. Ainsi, l’agroécologie encourage l’adoption de pratiques qui favorisent les équilibres naturels, en réduisant les intrants, qu’il s’agisse des pesticides, engrais, antibiotiques ou encore les carburants, eau d’irrigation, aliments pour le bétail… Au-delà de leur coût économique (une dépense moyenne de 50 à 60% du chiffre d’affaires d’un agriculteur), il faut savoir que les intrants ont un impact environnemental pour le moins désastreux. En effet, certains intrants sont responsables d’une part importante de la pollution de l’air, des eaux et des sols, impactant la santé des agriculteurs et des consommateurs. Ils contribuent aussi au changement climatique, et nuisent, voire détruisent la biodiversité locale.

Une approche adaptée aux spécificités de chaque territoire

Commençons par souligner le fait que l’agroécologie n’est pas un label. Il s’agit, avant tout, d’une approche agricole, particulièrement bien représentée par les agriculteurs bio, car leur certification répond à un cahier des charges strict. Les pratiques liées à l’agroécologie peuvent par ailleurs être adaptées par les exploitants agricoles pour répondre aux spécificités de leur territoire, mais aussi à la nature de leur exploitation.

Faire travailler la faune et la flore pour la terre

L’agroécologie permet de réduire l’usage de pesticides, notamment en découpant une parcelle avec des haies qui attirent des espèces qui se nourrissent des ravageurs de plantes. En outre, la segmentation de terrain permet également d’allonger la rotation des cultures. En d’autres termes, cela permet de faire passer, chaque année, les cultures d’une parcelle à l’autre, pour revenir à la première au bout de 5 ou 7 ans. Il faut savoir que ces changements de place aident à prévenir l’installation durable de maladies et de ravageurs d’herbe. Contrairement aux monocultures pratiquées par l’agriculture industrielle, la rotation des cultures permet ainsi de réduire drastiquement l’utilisation des pesticides.

Autre avantage : les agriculteurs n’ont plus à recourir au labour des terres, responsable de l’érosion des sols, et de coûts énergétiques conséquents. La raison ? Les vers de terre reviennent dans les champs, car leur habitat n’est plus détruit chaque année. Cela permet l’aération des sols naturellement, et gratuitement. Concrètement, cela se traduit par un gain de temps, d’argent et d’énergie pour l’agriculteur, mais aussi un gain pour la biodiversité et pour la résilience du système agricole.