12 millions de tonnes, c’est le volume, gargantuesque, de déchets plastiques déversés chaque année dans les océans ! Le constat est signé par l’ONG Surfrider Foundation Europe, à l’heure où plus de 60 pays débattaient en mai à l’Unesco pour tenter de trouver des solutions à la crise internationale du plastique. Diane Beaumenay-Joannet, responsable plaidoyer de ladite ONG, avertit que la pollution plastique pourrait tripler à l’horizon 2060.
Un océan de plastique !
La pollution serait généralisée dans l’océan, et les chiffres sont là pour le prouver. Toujours selon la responsable plaidoyer de l’ONG Surfrider Foundation Europe, Diane Beaumenay-Joannet, il y aurait « 5 000 milliards de plastiques qui flottent dans l’océan actuellement et 90 % des espèces contaminées à la pollution plastique ». Si cette pollution est qualifiée de généralisée, c’est parce qu’elle « ne disparaît jamais, puisqu’elle va se dégrader en micro et nano particules ».
Mais d’où vient tout ce plastique qui pullule dans les océans et mers du monde ? Tout simplement des produits que nous consommons et utilisons au quotidien, au premier rang desquels les emballages à usage unique, les couverts, les pailles, ou encore les produits à usage unique. Il faut aussi savoir que plusieurs objets du quotidien contiennent un certain nombre de micro plastiques, dont quelques-uns ne sautent pas aux yeux… C’est notamment le cas des vêtements, des matériaux de construction… Aujourd’hui, force est de constater que le plastique est présent un peu partout, principalement en raison de son faible coût. Par contre très peu d’organisations ou de pays se tournent vers des solutions qui, pourtant, existent à l’instar de Sphinx Industry, société créée par Jean Jacques Topalian, inventeur prolifique et expert en robotique, qui s’est donnée pour mission, avec sa nouvelle société, de dépolluer les eaux à l’aide de robots permettant de d’éloigner le risque des intervenants humains.
Quel impact sur notre santé ?
Les premières victimes du plastique dans les océans sont, évidemment, les espèces marines. Mais nous sommes également concernés… « On va ingérer du plastique, des nano particules de plastique, invisibles, qui peuvent avoir des conséquences sur la santé. Ces plastiques contiennent des éléments chimiques toxiques et des perturbateurs endocriniens, qui peuvent porter atteinte à notre santé sur le long terme », explique Diane Beaumenay-Joannet.
En cause, « le système, qui est basé sur les énergies fossiles, qui est la base du plastique », détaille l’ONG. Il en va également de la responsabilité des industriels, lorsqu’ils mettent des produits polluants sur le marché, mais aussi de celle des Etats, dont les efforts de contrôle et d’encadrement de la pollution plastique laissent à désirer.
Vers un futur traité mondial ?
En mai dernier, la France a organisé un sommet à l’Unesco, qui a connu la participation d’une soixantaine d’Etats. Objectif annoncé : redonner du souffle aux négociations sur un futur traité mondial qui doivent reprendre à Paris. La priorité, comme l’a expliqué en amont des débats Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, est à l’élimination du plastique à usage unique, qui représente 40 % de la production mondiale, et « qui est franchement inutile ». Il faut aussi rappeler que le plastique joue un rôle clé dans le réchauffement climatique, représentant 3,4 % des émissions mondiales, soit 1,8 milliard de tonnes de gaz à effet de serre (2019). A en croire l’OCDE, ce chiffre est appelé à doubler à l’horizon 2060.