Alors que le monde se retrouve confronté à des défis climatiques sans précédent, le Japon se positionne en précurseur avec ses choix stratégiques axés sur les énergies renouvelables. Prenant des mesures décisives pour diversifier ses sources d’énergie, le pays du Soleil Levant s’oriente résolument vers l’éolien offshore et l’hydrogène.

Cette orientation vise non seulement à atteindre l’autosuffisance énergétique mais aussi à réduire de manière significative les émissions de gaz à effet de serre.

L’éolien offshore : un pilier de la stratégie énergétique japonaise

L’éolien offshore représente une composante clé de la stratégie énergétique du Japon, un pays caractérisé par une géographie particulière limitant l’exploitation des terres mais bénéficiant d’un vaste littoral propice à cette technologie. Les parcs éoliens tels que celui d’Akita Noshiro, premier grand projet du genre dans le pays, matérialisent cet engagement.

Ce parc, construit avec près de 26 300 tonnes d’acier fournies par Dillinger et avec le soutien du géant de l’énergie Iberdrola, inclut des éoliennes installées sur des monopieux de plus de 78 mètres de longueur. Avec ses 33 turbines, il génère 139 MW, suffisants pour alimenter environ 124 000 foyers chaque année.

De surcroît, l’éolien offshore s’adapte parfaitement aux conditions maritimes locales, en tenant compte de la profondeur et des phénomènes météorologiques comme les typhons, auxquels le Japon est souvent confronté.

L’hydrogène, vecteur d’une révolution énergétique

Bien évidemment, l’hydrogène occupe également une place de choix dans l’agenda énergétique du Japon. Le pays a été pionnier en élaborant dès 2017 une stratégie nationale pour cette ressource. L’hydrogène est produit principalement en Australie et transporté vers le Japon où il est stocké sous forme liquide, à des températures cryogéniques.

Le port de Kobe illustre cette innovation avec le premier navire transporteur d’hydrogène liquide au monde, symbolisant ainsi les efforts du Japon pour diversifier ses sources d’énergie. Cette initiative s’inscrit dans un objectif plus large de réduire les coûts et de faciliter l’utilisation de l’hydrogène comme source d’énergie régulière, compétitive face aux combustibles fossiles. Le développement de cette filière est essentiel pour atteindre les ambitions japonaises de fourniture d’hydrogène à hauteur de 12 millions de tonnes annuelles d’ici 2040.

Des défis technologiques et environnementaux à surmonter

Il faut savoir aussi que le Japon est confronté à des défis technologiques majeurs dans le déploiement de ces technologies vertes. Pour l’éolien offshore, la nécessité d’adapter les infrastructures aux conditions météorologiques extrêmes comme les typhons implique des innovations continues, notamment dans la conception des éoliennes flottantes qui doivent résister à de fortes oscillations et à des vagues puissantes.

De même, pour l’hydrogène, les défis résident dans la création d’une chaîne logistique efficace et sûre pour le transport et le stockage de l’hydrogène liquéfié, un vecteur énergétique qui requiert des conditions de manipulation extrêmement spécifiques pour garantir sécurité et efficacité. Ces initiatives témoignent de la volonté du Japon de se positionner en leader dans la transition vers des énergies plus propres et plus sûres.