Le Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes (CTIFL) est en train de travailler sur des alternatives au plastique. Dans un contexte de nouvelle législation qui vise à interdire les emballages plastiques (films et barquettes) et qui entrera en vigueur début 2022, il devient urgent d’innover en la matière. Le point sur le sujet avec Cheritel.

Vers l’interdiction du conditionnement plastique

Effective à partir du 1er janvier 2022, la nouvelle législation interdira l’utilisation de conditionnement composé totalement ou partiellement de plastique pour les lots de fruits et légumes inférieurs à 1,5 kg. Une exception existe cependant, et elle concerne quelques produits définis dans le décret dont on attend toujours la parution. Ainsi, il devient urgent pour le secteur de trouver des alternatives viables à ce type d’emballage encore trop largement utilisé, de l’aveu même de Valérie Merendet du CTIFL : « en 2018, d’après les relevés du panel Kantar, 37% des quantités de fruits et légumes sont achetées sous cette forme avec une part de développement au détriment du vrac ». Pour trouver des solutions à cette problématique, le CTIFL a développé dès 2019 un programme sur les films d’emballage et barquettes innovantes, dans le but d’évaluer plusieurs alternatives possibles aux emballages plastiques, que ce soit en termes de matériaux, de produits conditions ou encore d’adaptation aux circuits de distribution. C’est ainsi que des tests de tenue et d’efficacité ont été conduits sur des fraises. Un choix loin d’être anodin puisque ces dernières sont connues pour leur fragilité.

Limitation des pertes de poids et retardement des dégradations visuelles

Lors de ces tests, le CTIFL a passé en revue 4 films et 12 types de barquettes fabriqués à partir de matières totalement ou partiellement biosourcées. Ces films et barquettes ont été éprouvés du point de vue du maintien de la qualité des fraises, mais aussi de la résistance. Les résultats des tests ont été largement satisfaisants. En effet, pour Valérie Merendet, « les films testés ont tous permis l’établissement d’une atmosphère modifiée adaptée à la tenue de la fraise, avec des films plus ou moins microperforés, sans apparition de buée, du fait de leurs propriétés plus perméables à l’eau que le plastique ».

Ainsi, ces propriétés ont permis de montrer une réelle limitation des pertes de poids, ainsi qu’un retardement des dégradations visuelles. Dans le détail, les fraises ont tenu à l’étal pendant 21 heures de plus en moyenne sur la présentation en emballage plastique macroperforé (sous atmosphère modifiée proche de 7,5% d’O2 et 12,5% de CO2). Cela dit, Valérie Merendet révèle que « pour la mise en œuvre de ces films lors du conditionnement, des adaptations sur les machines seront à prévoir ». Quant aux barquettes en acide polylactique et en cellulose moulée, elles ont également obtenues des résultats jugés satisfaisants, à la fois en termes de tenue tout au long du circuit que de protection des fruits. On a aussi noté un ralentissement relatif de certaines dégradations comme les pourritures et les moisissures par rapport au plastique PET.