Les condensateurs contaminés par les PCB sont un véritable casse-tête environnemental. Présents dans une multitude d’applications industrielles jusqu’aux années 1980, ces composants sont aujourd’hui sous haute surveillance en raison de leur dangerosité avérée. Décryptage d’un problème de pollution persistante avec Jean Fixot de Chimirec !

Des polluants invisibles mais omniprésents

Derrière l’acronyme PCB (Polychlorobiphényles) et son cousin le PCT (Polychloroterphényles) se cachent des substances organiques chlorées qui ont longtemps été prisées pour leurs propriétés chimiques : stabilité thermique, résistance électrique et inflammabilité réduite. Autant dire que l’industrie en a fait un usage massif avant que leur toxicité ne soit mise en lumière.

Jusqu’aux années 1980, ces substances étaient omniprésentes : dans les turbines, les pompes, les huiles de coupe pour l’usinage des métaux, les peintures, les adhésifs et même certains papiers autocopiants. Le problème ? Ces polluants organiques persistants (POP) s’accumulent dans l’environnement et dans les organismes vivants, avec des effets délétères sur la santé humaine et la biodiversité. Heureusement, depuis le décret du 2 février 1987, la vente et l’acquisition de PCB ainsi que la mise sur le marché d’appareils en contenant sont strictement interdites en France.

Une réglementation stricte pour un enjeu de santé publique

Face aux risques environnementaux et sanitaires des PCB, la réglementation s’est progressivement durcie. En complément du décret de 1987, l’arrêté du 26 février 2003 a instauré un plan national de décontamination et d’élimination des équipements encore en circulation. D’un point de vue légal, tout appareil dont la concentration en PCB dépasse 0,005 % en masse (50 ppm) est considéré comme contaminé. Et même si un appareil a été vidé de son fluide d’origine, il est automatiquement classé comme contenant des PCB tant qu’une décontamination rigoureuse n’a pas été réalisée. Les obligations sont claires :

  • Les détenteurs de ces équipements doivent identifier et signaler les appareils suspects.
  • La décontamination ou l’élimination doit être confiée à des entreprises spécialisées.
  • Le stockage et la manipulation doivent respecter des protocoles stricts pour éviter toute dispersion.
  • Une vigilance indispensable, car sous certaines conditions, les PCB peuvent dégager des dioxines, des composés parmi les plus toxiques connus.

Le défi de la décontamination

Les PCB ne sont pas seulement dangereux, ils sont aussi extrêmement persistants. Ils s’accumulent dans les sols, les eaux et les organismes vivants, ce qui en fait une menace environnementale à long terme. D’où la nécessité d’un traitement spécialisé et sécurisé. Lorsque l’on parle de gestion des déchets contaminés, improviser n’est pas une option. Seules des entreprises agréées sont habilitées à prendre en charge la décontamination et le traitement des condensateurs souillés par les PCB. Une analyse préalable permet de déterminer la présence et la concentration de ces substances.

Un point clé : si un appareil est ancien et ne porte aucune indication spécifique, il doit être considéré comme contaminé jusqu’à preuve du contraire. Certains condensateurs ont vu leur fluide remplacé par de l’huile minérale, mais des résidus significatifs de PCB peuvent toujours être présents.

Une innovation française pour un traitement efficace

Face à ce défi environnemental, APROCHIM a développé une technologie unique en France pour traiter les déchets souillés par les PCB. Son procédé repose sur une méthode de désorption sous vide poussé, qui permet d’extraire les PCB sous forme gazeuse sans avoir à démonter les équipements.

Les bénéfices sont considérables : réduction drastique de la toxicité, diminution des déchets générés, et la technologie permet une extraction ciblée et évite la manipulation complexe des équipements contaminés.