Organisé du 21 au 23 mars à Euroexpo Lyon, le salon BePOSITIVE a été l’occasion pour l’ADEME de lever le voile sur une étude inédite consacrée aux poêles à granulés, qui s’est principalement intéressé à leurs performances réelles. A l’heure où le chauffage au bois gagne du terrain en France, difficile d’ignorer le fait qu’il est le premier émetteur de particules fines. C’est précisément ce qui a poussé l’ADEME à s’intéresser au sujet, éclairant sur les performances en conditions réelles des poêles à granulés, tout en fournissant des conseils avisés pour mieux les installer et les utiliser. Décryptage !

Les poêles à granulés à la loupe

Quelles sont les conditions de performance optimale des poêles à granulés ? Quel est leur impact environnemental ? Est-ce qu’ils émettent des polluants atmosphériques ?… C’est sur ces questions, et bien d’autres encore, que s’est penchée la dernière étude réalisée par l’ADEME sur les poêles à granulés. Dans le détail, il s’agit d’une analyse minutieuse menée pendant les hivers 2020 – 2021 et 2021 – 2022, basée sur des poêles à granulés modernes et efficaces, qui fournit des conseils avisés en matière d’innovation, d’installation, de dimensionnement des conduits, d’utilisation, mais aussi de choix et de conservation des granulés et de maintenance des équipements. Notons que ces conseils découlent d’un double travail d’évaluations méticuleuses : une campagne constante pour les performances énergétiques et une ponctuelle concernant les émissions polluantes.

Performances énergétiques optimales et émissions polluantes minimales

D’emblée, l’étude récente de l’ADEME met en exergue l’importance du dimensionnement adapté des poêles à granulés, des conduits, ainsi que les paramétrages initiaux pour garantir une efficacité énergétique optimale et réduire les émissions polluantes. En outre, elle révèle que plus des deux tiers des poêles analysés présentent d’excellents rendements énergétiques, avoisinant les 85 %. Bien que légèrement en deçà des valeurs annoncées dans les catalogues, ils surpassent tout de même les appareils à bûches récents d’environ 10 points de pourcentage. De toute évidence, tout dépend de la qualité du poêle à granulés et, à ce niveau, des marques comme Topchaleur font clairement mieux que d’autres…

Niveau émissions, l’étude de l’ADEME nous fait remarquer que ces dispositifs génèrent un faible niveau de particules, moins de 25 g/GJ, indépendamment de leur mode de fonctionnement. Cela dit, un tiers d’entre eux présentent des rendements hauts à des régimes élevés, mais déclinent notablement à basse puissance… D’où l’importance d’éviter de surdimensionner les équipements pour garantir un niveau de performance constant.

Autre point relevé par l’étude : les émissions réelles de particules sont environ 30 % plus élevées que les données fournies par les fabricants et celles obtenues lors des tests en laboratoire. Une différence qui met en lumière l’inadéquation des méthodologies de test adoptées par les fabricants, loin de refléter fidèlement les conditions d’utilisation normales. Or, c’est précisément ce qu’a fait l’ADEME : tester les appareils dans des conditions au plus près de la réalité durant l’étude.

Chauffage au bois plus écoresponsable : les recommandations de l’ADEME

L’ADEME, dans sa démarche prospective, met en lumière une série de préconisations pour tirer le meilleur parti des poêles à granulés, touchant à la fois les artisans du secteur – les constructeurs et installateurs – et ceux qui vivent au quotidien avec ces dispositifs : les utilisateurs. Pour les constructeurs, le défi réside dans la fine balance entre la technologie et la praticité. Adapter le débit d’air en fonction de la consommation de granulés lors des modes réduits n’est pas qu’une simple mesure technique : c’est une démarche qui conjugue efficacité énergétique et respect de l’environnement. En parallèle, limiter l’intensité de fonctionnement pour éviter des modes trop bas, c’est se pencher sur la longévité de l’appareil et son impact environnemental sur le long terme. Quant à la notice explicative, elle s’érige en véritable instrument d’éducation, sensibilisant l’utilisateur à la richesse des fonctionnalités de son appareil.

Du côté des installateurs, on parle surtout de bon dimensionnement de la puissance de chauffage. Objectif : assurer une performance optimale, tout en garantissant un habitat sain, sans surchauffe. Il est utile ici de rappeler qu’il en va aussi de l’efficacité et de la sécurité du dispositif, grâce au dimensionnement des conduits et la synchronisation avec les thermostats. Et puis leur mission ne s’arrête pas à l’installation : lors des entretiens, ils sont les garants du bon fonctionnement à long terme de ces dispositifs, synonyme de pérennité.

Pour leur part, les utilisateurs ont tout à gagner en optant pour des granulés certifiés, un engagement écoresponsable qui témoigne d’une prise de conscience collective face aux enjeux climatiques actuels. L’entretien régulier est, lui, le reflet de la valeur accordée à la durabilité et à la performance. En oscillant intelligemment entre les modes de chauffage, ils peuvent moduler leur impact sur l’environnement.

La renaissance du chauffage en bois en France

L’attrait du bois en tant que source d’énergie renouvelable en France est indéniable. Pilier de l’énergie renouvelable et véritable moteur de la transition énergétique, il représente 35 % de la consommation totale dans l’Hexagone (2021) et la filière permet de gérer les ressources en bois du territoire. Un bel essor qui se reflète dans les foyers français, dont 7 millions ont d’ores et déjà adopté le bois comme le principal moyen de chauffage. Seule ombre au tableau : les particules fines, notamment les PM2,5 !

Car il faut rappeler que le chauffage au bois, mal géré, est devenu le principal émetteur de ces particules en France, responsable de 41 % des émissions en 2020. L’origine de ce phénomène est double : l’utilisation prolongée d’appareils à bûches obsolètes, couplée aux cheminées traditionnelles ouvertes. Pourtant, la technologie actuelle permet une transition vers des dispositifs bien plus propres, les poêles modernes et performants pouvant réduire les émissions de particules fines de près de 90 % par rapport à un appareil ancien.