Exclusivement composé d’huiles végétales, le biocarburant B100 gagne du terrain auprès des flottes captives, mais aussi des compagnies maritimes, et pour cause ! Adapté aux moteurs diesel traditionnels, ce carburant « vert » a un gros atout dans sa poche : il permet aux transporteurs de réduire les émissions de gaz à effet de serre sans engager de frais supplémentaires, ni nécessiter un renouvellement complet du parc de véhicules. Décryptage !

Faciliter la décarbonation des transports

Entre les directives européennes visant à réduire l’empreinte carbone, l’instauration de zones à faibles émissions dans les grandes métropoles, et le système de vignettes Crit’air, le secteur du transport est sous pression pour verdir sa flotte. La solution ? Le B100, issu principalement du colza et compatible avec la plupart des moteurs Euro VI, est aujourd’hui une alternative sérieuse aux véhicules fonctionnant au gaz ou à l’électricité, trop chers et peu répandus.

Ces deux dernières années, le marché français vit au rythme d’une forte concurrence entre trois acteurs principaux, à savoir Oleo100 (branche du groupe Avril), Altens, et K9/M-energy, qui tentent de convaincre les flottes captives d’adopter leur version du B100. La promesse est pour le moins séduisante : une réduction significative des émissions de CO2, de l’ordre de 60 %, et jusqu’à 80 % pour les particules fines, sans nécessiter d’investissements lourds dans de nouveaux véhicules. Alors que l’aviation investit énormément dans la transition écologique, ils se pourrait bien que le transport routier suive le pas avec ce carburant très intéressant.

Un biocarburant au même prix que le diesel

A en croire Oleo100, le B100 offrirait le même TCO que celui du gazole. Ce n’est pas tout : ce carburant « vert » peut avoir un tarif indexé sur celui du gazole, pour peu qu’il soit intégré à un mix énergétique, avec cela en plus que vous bénéficierez du remboursement de la TICPE. Selon les distributeurs du B100, celui-ci affiche donc le même prix que le diesel, une perspective pour le moins intéressante pour les transporteurs, d’autant plus qu’ils peuvent prétendre à des déductions fiscales lors de l’achat de véhicules neufs. Autre bonne nouvelle : la plupart des constructeurs, notamment Volvo Trucks, Renault Trucks et Scania, entre autres, proposent des modèles récents compatibles avec le B100.

Les bateaux s’y mettent aussi !

Ponant se met au biocarburant B100, une première en France pour une compagnie de croisière, en droite ligne avec son engagement de réduction de ses émissions de CO2 de 30 % par jour de navigation à l’horizon 2030. En effet, son yacht d’expédition de la série Ponant Explorers, le Champlain, vient d’être approvisionné pour la première fois en carburant « vert » B100 issu du recyclage d’huiles alimentaires usagées produit par Altens. La compagnie leader des voyages en zone polaire pourrait bien lancer une dynamique vertueuse pour le tourisme maritime !

A ce propos, le directeur des constructions neuves, recherche et développement de Ponant, Mathieu Petiteau, explique : « Ce premier test de biocarburants marins s’inscrit dans notre feuille de route car leur bilan carbone est infiniment plus faible que les carburants conventionnels, avec une réduction de 90 % des émissions de CO2 […] Nous voulons contribuer à démonter qu’ils constituent une alternative crédible pour participer à la décarbonation de la flotte Ponant et à l’ensemble de la filière maritime ».

 

Sources :
https://actuenergie.fr/flash-actus/ponant-teste-du-biocarburant-a-base-dhuiles-recyclees-pour-ses-yachts/
https://lemarin.ouest-france.fr/shipping/ponant-sapprovisionne-pour-la-premiere-fois-en-biocarburant-9f45058c-1da2-4627-9621-4e60efa8d259
https://lemarin.ouest-france.fr/shipping/focus-ponant-devoile-les-premiers-resultats-de-son-test-biocarburant-a-100-pourcent-585a292b-ca6e-49f8-ab27-7ac3cde54d46