150 millions d’euros : il s’agit là de l’enveloppe budgétaire prévue par le plan de relance qui vise à soutenir le reboisement des forêts, particulièrement aux endroits qui souffrent de sécheresses et des attaques des ravageurs. Seul bémol : le plan n’encourage pas du tout les sylviculteurs à la diversification de leurs plantations. Le point sur le sujet avec Nation Literie.
Le volet forestier du plan de relance pointé du doigt
Les personnes qui se sont rassemblées pour dénoncer la coupe rase qu’a subi la commune de Faux-la-Montagne est on ne peut plus clair : « La filière bois, la forêt trinque » ! La raison de leur mécontentement ? La réponse nous est donné par la maire Catherine Moulin : « L’exploitant forestier est venu avec des engins qui ont défoncé les sols. Surtout, il n’y a quasiment plus un arbre debout sur une dizaine d’hectares de ces parcelles privées de forêt de feuillus ». La maire n’a pas par ailleurs manqué de mettre en lumière les déficiences du volet forestier du nouveau plan de relance.
A ce propos, Catherine Moulin explique : « Ce boisement diversifié, classé zone de protection spéciale pour la conservation des oiseaux dans le réseau Natura 2000, accueillait une riche biodiversité. Mais pour le ministère de l’Agriculture, c’était un peuplement forestier pauvre, présentant une faible valeur économique, du genre de ceux qu’il encourage à couper pour installer des essences plus productives, comme le sapin de Douglas ».
Les coupes rases fortement critiquées
Le plan de relance a initié une vaste opération de reboisement des forêts françaises, avec pour objectif d’arriver à un total de 50 millions d’arbres plantées en l’espace de deux ans, un plan auquel a été alloué une enveloppe budgétaire de 150 millions d’euros. Même si l’action peut être perçue comme positive, il n’en demeure pas moins que les critiques pleuvent eu égard aux coupes rases qui sévissent dans certains territoires. A ce propos, le président délégué de l’Union régionale des communes forestières de Lorraine, Franck Menonville, également sénateur de la Meuse, explique que « 150 millions répartis sur toute la forêt française publique et privée, ce n’est pas suffisant au regard des investissements à réaliser pour accompagner les mutations nécessaires face aux changements climatiques ».
Les communes forestières sollicitent un soutien financier
De nombreuses communes forestières demandent aujourd’hui à être soutenues financièrement. Pour la plupart, ces communes sont situées dans les régions où la sécheresse et les scolytes sévissent, notamment les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté. Rappelons que les scolytes, des insectes particulièrement ravageurs de l’épicéa, affectent plus de 100 000 hectares de forêts dans l’Hexagone. Rappelons également que l’Etat français intervient à hauteur de 80 % dans le but de reconstituer ces forêts dépérissantes. A ce propos, la directrice adjointe de la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR), Françoise Alriq, explique : « En Auvergne-Rhône-Alpes, par exemple, l’ONF a sollicité une aide de 16 millions pour les forêts communales, alors que le montant qui leur est réservé par l’Etat est de 6 millions ». La bataille est désormais sur le terrain du financement…