Si la crise sanitaire que nous vivons a une vertu, c’est celle de la prise de conscience qu’il est essentiel pour un département de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier en dépendant d’une mono activité. C’est le constat fait par les Hautes-Alpes, un département résolu à tirer plein profit des opportunités du plan France Relance en matière de transition énergétique.
Hautes-Alpes : une situation économique difficile
L’année 2020 aura été une année résolument difficile pour les Hautes-Alpes. Selon le président de l’Agence de développement économique et touristique du département (Addet), Patrick Ricou, l’année 2020 a marqué « un coup d’arrêt brutal après cinq années de croissance dans les Hautes-Alpes ». Le constat est sans appel, et pour cause. En 2020, le CA cumulé des entreprises du département a accusé une baisse de 4,24%, et cela concerne quasiment tous les secteurs d’activité : BTP, commerce, hôtellerie-restauration… Le taux de chômage, pour sa part, a atteint 8,4%, faisant des Hautes-Alpes l’un des départements qui enregistrent la plus forte hausse en la matière.
Conséquence : l’année 2021 démarre sous de mauvais auspices. Le directeur de l’Addet annonce que le département va « perdre 20% d’activité, car le moteur de notre économie reste le tourisme ». Il faut savoir qu’en 2020, le département n’a enregistré que 18,7 millions de nuitées touristiques, marquant un net recul par rapport à 2019 (- 17,5%).
L’avenir passe par la transition énergétique
Pour sortir de la crise qui frappe de plein fouet le département, l’Addet table sur l’avenir, et plus précisément sur la transition énergétique, une mesure qui réjouit les acteurs du secteur comme Alpes Energies Nouvelles. A ce propos, le président de l’Addet révèle que « les Hautes-Alpes sont à la fois l’un des départements les plus touchés par le réchauffement climatique et aussi parmi les plus vertueux en matière d’écologie. Certes, il reste du chemin à faire. Il faut trouver un juste équilibre entre la préservation de notre nature d’exception et son exploitation ». L’objectif ne sera toutefois pas facile à atteindre, notamment en raison des normes et des lourdeurs administratives auxquelles font face les entreprises qui souhaitent intégrer le volet énergétique à leur projet.
Pour relever ce défi, Jean-Marie Bernard, le président du département des Hautes-Alpes lance une piste : « nous nous sommes positionnés pour créer des SEM (sociétés d’économie mixte) hydroélectriques. Aujourd’hui, il y a une levée de bouclier contre la privatisation des barrages. Demain, nous voulons participer à leur gestion, être acteur de cette gestion de l’eau ». En outre, le département a décidé de constituer une SEM énergie qui s’occupera de la construction d’ouvrages d’énergies renouvelables, les exploiter et les distribuer. Par ailleurs, le département compte pleinement saisir les opportunités qu’offre le plan France Relance ainsi que les plans sectoriels, dont l’Addet est l’un des coordinateurs locaux. Ainsi, les représentants de l’Addet ont rencontré, avec les acteurs économiques de la région, les exécutifs intercommunaux des Hautes-Alpes pour recenser les projets éligibles.