Les pesticides, que l’on retrouve parfois sous le terme de produits phytosanitaires ou produits phytopharmaceutiques, sont jugés nuisibles. Ces substances, utilisées à grande échelle, ont mené à de fortes concentrations dans l’environnement et dans notre alimentation, engendrant une toxicité pour les êtres vivants, notamment l’Homme. De nombreuses études tirent la sonnette d’alarme, certaines pointant une relation entre pesticide et cancer.
L’évaluation et le classement des pesticides
Comme le rappelle le Professeur Gilles Freyer, le cancer peut se développer du fait de plusieurs facteurs, qu’ils soient comportementaux, génétiques ou encore environnementaux.
Mais certaines études pointent également l’utilisation massive des pesticides, utilisés à la base pour contrôler, prévenir et éliminer certains organismes nuisibles.
On retrouve ainsi ces pesticides dans l’eau de consommation, l’air, les sols, l’alimentation, les poussières… Cette omniprésence est désormais un enjeu capital, certaines études ayant démontré un lien entre l’utilisation de pesticides et l’apparition de cancer chez le rat et les souris. Se pose alors tout légitimement la question d’un lien potentiel avec l’Homme…
Plusieurs variétés de pesticides ont d’ailleurs été évaluées et classées par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme cancérigènes « certains » (groupe 1), « probables » (groupe 2A) ou « possibles » (groupe 2B).
Des études qui permettent de mettre en lumière les impacts des pesticides
Les études ont par ailleurs alerté sur les risques encourus par les enfants, plus sensibles aux pesticides. De même, les risques de cancer seraient accrus en zone d’épandage de pesticides ou encore lors de l’utilisation dans un jardin ou dans une maison.
Les situations professionnelles sont bien évidemment également concernées. Certains métiers, notamment dans le domaine agricole, sont particulièrement exposés, et ce, pendant de longues périodes. Si d’autres facteurs peuvent être pris en compte dans l’apparition de cancer, les pesticides restent tout de même dans la principale ligne de mire. D’ailleurs, un nouveau tableau de maladies professionnelles pour le régime agricole a été créé par le décret n° 2015-636 du 5 juin 2015, portant sur les hémopathies malignes provoquées par les pesticides permettant la prise en charge du lymphome malin non hodgkinien.
Les études se multiplient et le CIRC a évalué et classé une soixantaine de pesticides : le glyphosate, le malathion, le diazinon, le tétrachlorvinphos, le parathion, le pentachlorophénol (PCP), le trichlorophénol (TCP) , l’aldrine, la dieldrine, et le tétrachloro azobenzène (TCAB) … Ces études permettent de mettre en lumière les pesticides à l’origine de certains cancers et d’ainsi protéger les professionnels et la population.